Fuck you all!
Les gens croient peut-être que je suis indestructible ou immortel, va savoir – que tout passe, tout glisse, que je m'en tire toujours avec une bonne vanne et un petit sourire. Shiny Happy Me. Que rien ne pèse, rien ne soucie, rien ne ronge, lisse comme le cul d'un cochon de lait. Ça fait combien de temps que je n'ai pas entendu un vrai “ça va ?”, “tu tiens le coup ?”, “t'as besoin d'aide ?” ? Je vous aurais répondu “non”, “non”, “oui”, mais puisque tout le monde s'en fout, je vanne et je souris. Pourtant, j'en ai fait des appels du pied, mais vous avez dû mettre des moufles à vos pieds sous vos moonboots.
Même quand je raconte, ça vire à la sitcom. Il t'a filmé ! hahahaha ! Il a piraté ton téléphone ! hahahaha ! Il t'a trainé dans la boue pendant 10 ans ! hahahaha ! Elle t'a dit que tu n'étais qu'une merde ! hahahaha ! Allez, vas-y, raconte encore !
C'est comme ça. Je paye peut-être cette légérète de façade et cet humour qui se voulait pudeur (même pas toujours hilarant, l'humour, t'as qu'à voir). Ou peut-être l'indifférence égocentrée des CSP+ qui m'entourent. La vie est une pute. Finie, la pudeur. Allez vous faire cuire le cul. Je ne suis pas immortel, je ne souhaite même pas le devenir. Mais j'aurai suffisamment de temps et de mémoire pour ne pas me préoccuper de votre prochaine crise hémorroïdaire. Fanculo (et si possible, pendant la crise).
Si mon amertume est aussi fondée, voire plus, que l’étaient mes égards, j'aurais quand même la délicatesse de regretter ce message, moi. Grosse fatigue. Pardon. Enfin non, désolé. Je ne suis peut-être qu'une merde, finalement. Fanculo, quand même. Je déborde.